15 décembre 2017

[Lettre à Nos Frères Prêtres - FSSPX (France)] Le sacerdoce d’après le cardinal Mercier

SOURCE - Lettre A Nos Frères Prêtres (FSSPX) - Lettre trimestrielle de liaison de la Fraternité Saint-Pie X avec le clergé de France - décembre 2017

Le cardinal Mercier a composé plusieurs ouvrages proposant une riche doctrine sur la sainteté du sacerdoce. Nous allons en présenter succinctement la substance.
Le cardinal Mercier
Désiré-Joseph Mercier naît à Braine-l'Alleud le 21 novembre 1851. Il fait ses études cléricales au grand séminaire de Malines, recevant l’ordination sacerdotale en 1874. Son évêque l’envoie alors à l’Université catholique de Louvain, où il obtient successivement les doctorats en lettres, philosophie et théologie.
      
En 1877, il est nommé responsable de la philosophie au grand séminaire de Malines, et décide de l’enseigner selon les principes de saint Thomas d’Aquin. Le pape Léon XIII (qui avait été nonce en Belgique), ayant le désir de créer une chaire de philosophie thomiste à Louvain, contacte les évêques belges qui, après plusieurs péripéties, lui soumettent le nom de l’abbé Mercier. Celui-ci est donc nommé le 19 août 1882, directement par le Siège apostolique, professeur de philosophie thomiste à Louvain. Il se rend à Rome pour y rencontrer le Pape, recevoir de lui ses directives et prendre contact avec les principaux artisans du renouveau thomiste.
     
En 1889, il fonde dans le cadre de l’Université de Louvain l’Institut supérieur de Philosophie, dont l’organisation définitive n’adviendra qu’en 1893. Pour diffuser les travaux de cet Institut, il fonde en 1894 la Revue Néo-Scolastique.
      
En 1906, il est nommé sans transition archevêque de Malines (c’est-à-dire de Bruxelles), qui est métropolitain de Belgique. C’est pourquoi il est créé cardinal dès 1907. Il sera un grand évêque, animant notamment la résistance spirituelle face aux Allemands durant la Première Guerre mondiale. Il rend son âme à Dieu le 22 janvier 1926.
Le formateur de prêtres
L’archidiocèse de Malines comptait à l’époque près de deux mille prêtres. Comme professeur de séminaire, puis comme évêque, Désiré-Joseph Mercier ne cessa de s’intéresser de près aux problèmes relatifs à la formation du prêtre et à sa mission. Il avait compris que le niveau religieux du peuple chrétien, et par voie de conséquence le rayonnement apostolique de l’Église, dépendaient avant tout de la valeur du clergé : «Tel est le prêtre, tel est le peuple», Qualis sacerdos, talis populus, affirme justement le dicton.
     
Le Souverain Pontife, les évêques, les prêtres, les diacres et les ministres doivent former, au sein du peuple de Dieu, comme une troupe d’élite entièrement vouée au service du Christ et de son corps mystique. Ces vues sur la nature et la mission du clergé dans l’Église sont clairement exposées dans le Pontifical romain, où le cardinal Mercier puise le meilleur de son enseignement.
     
Il inaugure son enseignement écrit en direction des clercs par un ouvrage publié en 1908 et intitulé A mes séminaristes. L’année suivante, en 1909, le cardinal s’adresse à ses prêtres et publie Retraite sacerdotale, rédaction des exercices spirituels qu’il a prêchés à six reprises au clergé de l’archidiocèse. Au sortir de la guerre, en 1918, il publie enfin une remarquable synthèse intitulée La vie intérieure – Appel aux âmes sacerdotales.
    
La pensée du cardinal Mercier sur le sacerdoce est puisée aux sources les plus sûres et les plus riches : la doctrine du Christ et des Apôtres, les enseignements de l’Église dans la liturgie des ordinations, enfin la théologie de saint Thomas d’Aquin.
     
Pour présenter la doctrine sacerdotale du cardinal Mercier, nous citerons et utiliserons ces trois œuvres, en nous inspirant pour cela d’une intervention de Fernand Van Steenbergheen (par ailleurs remarquable philosophe et historien de la philosophie) publiée en 1971 dans un ouvrage scientifique sur « Sacerdoce et célibat ».