22 février 2014

[Père Louis Bochkoltz, fsspx - Le Flamboyant] «C’est comme cela que vous parlez à votre Dieu, comme c’est beau!»

SOURCE - Père Louis Bochkoltz, fsspx - Le Flamboyant - février 2014

Bien chers fidèles,

En 1837, Mgr Pompallier laissait Saint Pierre Chanel sur l’île de Futuna avec le seul Frère Marie Nizier. Au cours des mois qu’il passa à évangéliser les habitants de l’île, le futur martyr eut seulement la grâce de baptiser quelques habitants en danger de mort, principalement des enfants. 

Toutefois, son zèle pour les âmes et son amour de tous étaient appréciés unanimement. Il célébra sa première messe le 8 décembre 1837 et il choisit la messe de minuit du 25 décembre de la même année pour célébrer le Saint Sacrifice pour la première fois devant les natifs de l’île. La messe de toujours, la messe de Saint Pie V, la messe traditionnelle, la messe « en latin ». Et les habitants, tout à fait ignorants, étaient ravis. « C’est comme cela que vous parlez à votre Dieu, comme c’est beau ! ». 

Oui, comme la messe est belle, héritage de siècles de foi depuis Notre-Seigneur Jésus-Christ. La messe-sacrifice, la messe ayant une valeur propitiatoire, qui sauve, qui rachète. Quelle joie de pouvoir y assister, quelle joie aussi de pouvoir la célébrer. Et pourtant, cette messe, on nous l’a changée en un repas et comme le dit le Nouveau Missel de 1969, « la Cène dominicale est la synaxe sacrée ou le rassemblement du peuple de Dieu se réunissant sous la présidence du prêtre pour célébrer le mémorial du Seigneur ». Il fallait changer. Pourquoi ? 

Ne nous laissons intimider par cette idée, entièrement fausse, qu’il y avait lieu de tout changer, et que tout changement est bon comme tel. De tous les changements auxquels nous avons assisté, ou que nous avons subis, neuf sur dix ont très mal tourné. 

N’ont de chance d’avoir des suites heureuses que les changements tels que nous les recevons de la nature : indélibérés, graduels, insensibles, et qui ne se ressentent qu’une fois acceptés. Seuls ces changements-là pourront être appelés « réforme ». Une réforme est un changement en bien. Les changements en mal, indûment appelés réformes, se reconnaissent à ceci que les réformateurs, quand ils en voient les conséquences, s’obstinent à y remédier non par retour au bien, mais par de nouvelles prétendues réformes de plus en plus urgentes et de plus en plus violentes, autrement dit par une aggravation accélérée et fatale du mal où ont abouti les premières. Tristes réformes que celles qu’il faut indéfiniment réformer, jusqu’à exténuation totale de la manière réformable. 

La fonction du divin est précisément de se maintenir immuable au milieu de ce qui change. L’appareil du divin ne souffre aucun changement fait de main d’homme. Le seul service que l’Église ait à rendre au monde qui change est de lui attester ce qui dure éternellement. 

Les sirènes dévorent ceux qu’elles ont séduits par leurs chants. Et que chantent-elles ? Qu’il faut changer. Ceux qui conseillent de tout changer ne se proposent que de tout détruire. 


Mais nous gardons espoir. Qui aurait pensé en 1966 que l’on reviendrait, en 2013 sur la traduction du Notre Père ? Et pourtant, le « ne nous soumets pas à la tentation » va disparaître. 

Notre-Seigneur est la lumière qui luit dans les ténèbres et lui seul sait quand et comment les âmes retrouveront la clarté. Dieu ne nous soumet pas à la tentation, au contraire, Il veut nous en préserver, mais pour cela il nous faut prier, veiller et prier!