19 octobre 2013

[Ecole Saint-Dominique (78)] Cardinal Raymond Burke: pose de la première pierre d'un bâtiment de l'école Saint-Dominique, ICRSP]

SOURCE - cardinal Raymond Burke - Ecole Saint-Dominique du Pecq (78) - 19 octobre 2013

DISCOURS PRONONCE PAR S.E. LE CARDINAL RAYMOND LEO BURKE A L’OCCASION DE LA BENEDICTION DE LA PREMIERE PIERRE D’UN NOUVEAU BATIMENT DE L’ECOLE SAINT-DOMINIQUE AU PECQ (AUMÔNERIE ASSUREE PAR L'INSTITUT DU CHRIST-ROI SOUVERAIN-PRÊTRE).

Permettez-moi tout d’abord de saluer à mon tour les autorités civiles et religieuses ici présentes, ainsi que les responsables de votre chère école.

Avant de bénir la première pierre de ce bâtiment, je voudrais vous dire ma joie – comme successeur des apôtres – d’être ici aujourd’hui.

En effet, alors que dans votre pays cher à mon cœur on commence à détruire les églises – faute de moyens pour les entretenir – peut-être aussi faute de chrétiens pour les remplir – je pense à cette phrase du pape saint Pie X, dernier pape canonisé jusqu’à ce jour.
Saint Pie X disait : « en pays de mission, avant de bâtir une église, construisez d’abord une école ! » Venant du pape de l’eucharistie, quelle leçon !

En suivant ce programme, vous verrez les églises se remplir à nouveau, grâce aux vocations et aux foyers chrétiens issus des écoles authentiquement catholiques.

Nous sommes encore dans l’année de la foi et je voudrais vous encourager dans la diffusion de notre foi catholique.

Le fils de France et bienheureux Charles de Foucauld vous exhorte, je le cite : 
Ayez vraiment la foi, la foi qui inspire toutes les actions, cette foi au surnaturel qui dépouille le monde de son masque et montre Dieu en toutes choses ; qui fait disparaître toute impossibilité ; qui fait que ces mots d'inquiétude, de péril, de crainte, n'ont plus de sens ; qui fait marcher dans la vie avec un calme, une paix, une joie profonde, comme un enfant à la main de sa mère ; qui donne une telle confiance dans la prière, cette foi qui fait voir tout sous un autre jour - les hommes comme des images de Dieu. Mon Dieu, donnez-la moi ! Mon Dieu, je crois, mais augmentez ma foi ! (1)
Vivez de la belle devise de l’ordre dominicain, fondée par votre saint patron saint Dominique : « Contemplari et aliis contemplata tradere. Contempler et porter aux autres le fruit de sa contemplation. » Votre désir de former toute la personnalité de vos élèves : corps, intelligence et âme, contribue à en faire les chrétiens dont votre pays et le monde ont tant besoin aujourd’hui. En un mot, et à la suite de ce que nous dit sans relâche notre Pape François : soyez missionnaires, ayez l’esprit missionnaire !

Je voudrais saluer aussi votre travail, car il me semble être une belle et authentique collaboration des laïcs chrétiens à l’apostolat des clercs. Vous laïcs, travaillez main dans la main avec vos prêtres, chacun dans son domaine, mais avec une vision commune centrée sur Dieu.

Il me plaît particulièrement de saluer les prêtres de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, que je félicite pour leur zèle. Ils sont chers à mon cœur, notamment car – pour la plupart – je les ai ordonnés moi-même.

Je vous félicite donc pour cette collaboration entre clercs et laïcs, car ceci est devenu trop rare. C’est pourtant la bonne formule pour faire progresser la nouvelle évangélisation.

Et d’ailleurs, les fruits sont là : parti de rien il y a 20 ans, vous avez 750 élèves aujourd’hui. Et ceci n’est que la partie visible, comme le dit saint François de Sales : « Ainsi donc, nos œuvres, comme un petit grain de moutarde, ne sont aucunement comparables en grandeur avec l’arbre de la gloire qu’elles produisent… Elles procèdent du Saint Esprit, il en est la divine sève. Il agit en nos œuvres, qu’en certaine façon nous opérons ou coopérons en son action. Il nous laisse, pour notre part, tout le mérite et profit de nos services et bonnes œuvres. Et nous lui en laissons aussi tout l’honneur et toute la louange, reconnaissant que le commencement, le progrès et la fin de tout le bien que nous faisons descend de sa miséricorde. » (2)
  
Bénir une première pierre est une joie et un symbole fort.

De même que l’Eglise repose sur Pierre et sur ses successeurs, de même symboliquement cette pierre sera la base de tout l’édifice. La consacrer à Dieu est une belle intention et le meilleur des programmes.

Cette pierre nous rappelle l’adresse de l’apôtre saint Pierre – le premier pape – dans sa première épitre : « Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée des hommes il est vrai, mais choisie et précieuse devant Dieu. Et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, entrez dans l’édifice pour former un temple, afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus Christ. Car il est écrit dans l’Ecriture: "Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse et celui qui met en elle sa confiance ne sera pas confondu (3)" (4).

La parole de Dieu éclaire parfaitement le sens de cette cérémonie : vous êtes les vraies pierres vivantes de l’Eglise ; restez fidèles aux principes chrétiens, ils sont le rocher sûr, l’appui sur lequel vous pouvez vous poser en toute confiance.

Soyez assurés de mes prières pour votre œuvre et pour vos familles ; permettez-moi en retour de demander les vôtres pour ma charge à Rome auprès du successeur de Pierre.

Très chaleureusement je vous remercie, et de tout cœur je vous bénis.

(1) Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916). Écrits spirituels ; Méditations sur l'Évangile (Seuil)
(2) Traité de l’amour de Dieu. Livre XI, chap 6
(3) Isaïe XXVII, 16
(4) 1 Pierre II, 4-6