22 novembre 2012

[Golias] Rome - Ecône : Mgr Fellay joue la victime

SOURCE - Golias - 22 novembre 2012

La porte se referme. Alors que, ces dernières semaines, la rumeur laissait entendre un retour du dialogue entre Rome et Ecône en vue d’une éventuelle réconciliation, le Supérieur de la Fraternité vient d’expliquer la situation était désormais bloquée de son point de vue. Mgr Bernard Fellay, que l’on disait pourtant plus modéré sur le fond, définit la «nouvelle mauvaise» comme mauvaise et fustige des évêques et des cardinaux qui bénissent «les voies qui conduisent à l’enfer».
 
Au cours d’une homélie prononcée lors d’une messe célébrée à Paris dans l’Eglise Saint Nicolas du Chardonnet, le 11 novembre dernier, au cours de laquelle il a évoqué les « souffrances » intérieures de la Fraternité, Mgr Fellay a tenu à préciser : «nous en sommes au même point où en était Mgr Lefebvre en 1974».
 
Mgr Fellay a tenu par ailleurs à préciser que l’expulsion de la Fraternité de l’évêque Richard Williamson ne tenait pas à ses rapports avec le Saint-Siège mais était le résultat d’un problème qui «durait depuis plus longtemps». De façon volontairement polémique, il s’est demandé comment Rome pouvait voir la continuité du Concile Vatican II avec la tradition précédente en référence à la réunion interreligieuse d’Assise, qui prétendait justement incarner l’esprit du dernier Concile.
 
L’évêque intégriste a d’ailleurs fait explicitement référence à l’échec selon lui des discussions doctrinales menées par par la Fraternité avec les intégristes. Il y aurait selon, et nous n’avons pas à mettre sa conviction en doute, un sérieux hiatus entre la position officielle de Rome, posant des conditions très fermes, et le ton plus conciliant des personnes privées, qui aurait désorienté les intégristes d’un tempérament plus abrupt et peu coutumier des louvoiements. Cela est assez plausible lorsqu’on connaît les milieux de la Curie. Mais Mgr Fellay va plus loin et mentionne un véritable sabotage des mesures de réconciliation du Pape.
 
Le Supérieur de la Fraternité conclut en soulignant que l’Eglise traversait sans doute la plus grave crise de son histoire. En faisant mention des apparitions de La Salette et de Fatima, dont les prophéties annoncent un temps «douloureux, terrible», il se laisse aller à vaticiner : selon lui, Rome deviendra le siège de l’Antéchrist et perdra la foi.