16 mai 2012

[Romano Libero - Golias] Les intégristes et les juifs : inquiétudes en coulisses

SOURCE - Romano Libero - Golias - 16 mai 2012

Il est un aspect de la réconciliation avec les intégristes qui commence à susciter des inquiétudes derrières les épais murs des sacrés palais apostoliques. Beaucoup de milieux intégristes et certains de leurs représentants ne semblent guère enthousiastes à l’idée du dialogue avec le judaïsme. C’est vraiment le moins que l’on puisse et doive dire.

En effet, à supposer que le Vatican et la Fraternité Saint Pie X aillent l’un et l’autre jusqu’au bout de leur processus de rapprochement actuellement en cours, cela redonnerait au moins droit de cité aux anciennes opinions catholiques sur les juifs et le judaïsme, pourtant balayées depuis par le Concile Vatican II. On peut déjà imaginer les dommages collatéraux et les polémiques suscitées. Toujours selon Giulio Meotti, on peut trouver au sein de la Fraternité des personnages en vue qui n’hésitent pas à défendre des positions franchement révisionnistes à l’instar de Mgr Williamson, cet évêque anglais sacré en 1988 par Mgr Lefebvre et dont la levée de l’excommunication par Benoît XVI provoqua de très vifs remous. Meotti rappelle que les propos les plus odieux émaillent ainsi des sites internets intégristes.

Il semble que le Vatican prenne ces jours-ci davantage conscience des risques et des inconvénients d’un rabibochage de complaisance avec l’extrême droite du Christ, au-delà même de la question de principe. Certains commencent à regretter les voix de la prudence qui se manifestaient ces dernières années pour mettre en garde contre des rapprochements dangereux, inopportuns et très négatifs pour l’image de l’Eglise , y compris à Rome même par la bouche de cardinaux respectés comme Giovanni Battista Re ou Walter Kasper. Parmi les questions épineuses qui ne vont pas manquer de resurgir ces prochains temps il y a bien entendu celle de l’ancienne prière du vendredi où l’on évoque les « perfides juifs » ! Benoît XVI et le Vatican ne sont pas au bout de leur peine. Ils l’ont un peu cherché.