10 juin 2012

[Abbé Chazal, fsspx - antiModernisme.info] Ce qui nous attend

SOURCE - Abbé Chazal, fsspx - antiModernisme.info - 10 juin 2012

Premier prélude :

Le chapitre Général
... oblige Monseigneur Fellay à rétracter ses affirmations passées erronées ou à présenter sa démission
ET
... exclut, par voie légale, tout accord pratique avec le Pape sauf si le Pape jette l’anathème, sur l’entièreté des textes et de la substance de Vatican II et retourne à l’usage exclusif de la Messe traditionnelle.

Second prélude :

Le chapitre Général
... émet de vagues assurances de fidélité à la positon de la FSSPX ; passe le plus clair de son temps à des détails administratifs
ET
... refuse de clarifier le débat sur ce que signifie le retour de Rome à la tradition.
Séoul, le 10 juin
Chers fidèles,
PARTIE I
Scénario cauchemar
Se réveiller réconcilié avec la nouvelle Rome, c’est se réveiller à l’intérieur du cauchemar au lieu d’en sortir. Nous arrêterions d’être une entité valide sauf si nous nous appliquons à la vertu de Prudence, « porro videns », vertu qui regarde en avant, mais pas trop loin en avant ; vertu qui regarde ce qui peut arriver dans un mois et 5 jours à partir d’aujourd’hui.
Notre-Dame va intervenir car la situation est désespérée, comme elle l’a dit à Quito. Mais jusqu’à ce qu’elle réagisse, les perspectives restent mauvaises et il nous revient à chercher des solutions temporaires, même si elles pouvaient s’avérer maladroites parce que nous ne sommes que de fragiles humains. Notre-Dame choisit l’heure de son intervention, mais entretemps, il ne nous est pas interdit de considérer ce qui peut se produire car ce qui va se produire est imminent. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent qu’on n’y est pas encore. Car il s’agit d’un seul mois et la Prudence exige, tout en espérant la meilleure des issues suite au chapitre Général, que nous nous appliquons à réfléchir un peu à ce qui pourrait se passer prochainement.
 
Mais avant de commencer, je voudrais me rétracter sur une déclaration erronée énoncée précédemment dans le document « C’est la guerre … » (WAR ON) qui annonçait : « la solution suivante, c’est d’annuler, ou mieux encore de postposer le chapitre général ». Cette déclaration est erronée, Menzingen procède selon un agenda précis. (Mais … attendez, mon Dieu ! il se pourrait que je doive rétracter cette rétractation … donc s’il vous plaît, attendez jusqu’au 1er juillet). Toujours dans l’attente d’objections sérieuses à mon document WAR ON qui me permettent de corriger des erreurs toujours possibles, après avoir essuyé certaines punitions, menaces et vols (avec comme cerise sur le gâteau, mon premier avertissement canonique envoyé par l’abbé Couture (qui j’imagine souhaite me faire sortir avant le chapitre général, de sorte que toutes ces discussions folles de guerre ne nuisent pas aux débats administratifs) ; tout ce que je veux dire se résume à « non, rrrrien de rrrrrien, je ne regrette rrrrien » (Edit Piaf).
 
La première chose à faire pour nous est de garder nos yeux bien ouverts, entre maintenant et le chapitre général, sur quelques trois animaux qui sont le caméléon, l’araignée et le crocodile.
LE CAMELEON
La chose la plus incertaine dont nous avons été témoin jusqu’à présent est ce changement constant d’orientation ; je ne parle pas seulement du la proposition d’un retour à Rome par un virage à 180 degrés ; mais du fait que, en connaissant la position de Menzingen sur les propositions romaines, il nous faille surveiller cette position de Menzingen constamment en temps réel. La lettre du 14 avril dernier que je compare au Titanic exprimait clairement l’intention de procéder en avant et d’accepter l’offre romaine qu’il n’est pas possible de refuser ; ensuite le sermon à la Pentecôte déclarait que nous sommes juste en train de nous informer sans dire ni oui ni non ; et quelques jours plus tard, le 7 juin, nous nous situions à nouveau proche du « oui ». Bon, d’accord, on va dire que c’est un processus ouvert de décision avec des points pour et contre, avec trois coups et trois espaces vides tournants dans le cylindre d’une roulette russe ; ce cylindre tournant sans s’arrêter … jusqu’à ce maudit jour du 15 juillet quand on tirera sur la gâchette … peut être … ou peut être pas : nous devons « suivre les dictats de la Providence ». Mais Monseigneur Fellay est très courageux et ne va pas tolérer des brimades et manœuvres d’intimidations, comme tout bon dirigeant, et donc je peux imaginer, en lisant l’interview du 7 juin, que son objectif d’obtenir un accord avec Rome se durcit, malgré les difficultés, incertitudes, et malgré l’opposition des trois autres évêques et le refus qui gagne en importance parmi les membres de la Fraternité SPX. Tout est maintenant arrangé pour servir la cause de la réconciliation, d’une manière à la fois suave et ferme. Les Suisses sont ainsi faits ; ils aiment la paix et la réconciliation, mais en même temps, on ne les intimide qu’à leurs propres risques.
L’ARAIGNEE
Avant d’envelopper sa victime dans sa toile, l’araignée doit la piquer, l’endormir. L’araignée doit la « piquer » dans le sens que « tout ceci ne sont que rumeurs, l’ensemble des membres de la Fraternité SPX se tient uni derrière Menzingen parce que Menzingen a les grâces d’état et une vision plus élevée, et une connaissance constante et claire des circonstances concrètes. Les vaches mâchonnent paisiblement, tout est dans une si belle harmonie, dans ces temps si bénis dans laquelle baigne pour le moment notre Fraternité. Au contraire, des gens (comme votre serviteur) causent un grand dommage et un immense scandale, sont comme possédés par un esprit d’agitation, de subversion et de révolution et ne comprennent pas rien au concept d’autorité, en remettant sur le tapis sans relâche la notion de la FOI pour excuser leur rébellion à ce qu’ils désapprouvent de Menzingen. En refusant de garder le débat dans le lieu qui convient, c’est-à-dire en secret entre eux et leurs supérieurs, ils osent en appeler à tous les fidèles et même à ceux qui ne partagent pas les mêmes convictions, en particulier les sédévacantistes, pour condamner leurs supérieurs d’une façon violente, injuste et irrégulière. Voyons, rien ne s’est passé, rien n’est signé, attendez le résultat du chapitre général, calmez-vous, prenez quelques vacances, priez, soyez surnaturels, réalisez que vous êtes en pleine désolation et ayez confiance en Dieu. Toutes ces visites des membres du chapitre général et autres experts de la Fraternité SPX ne signifie vraiment rien du tout. Nous ne sommes pas en train de nous lier canoniquement même si nous commençons à entrevoir clairement dans quelle structure la Fraternité SPX va pouvoir opérer une fois que nous serons reconnus par la Rome officielle. Ne faites pas part de votre opposition maintenant mais seulement une fois que l’accord est entériné avec Rome. Seulement alors, une fois que ce sera terriblement difficile pour vous de manœuvrer, vous aurez liberté pleine et entière de faire savoir que, après avoir été endormi et ligoté, vous attendez, dans le garde-manger de l’araignée, d’être mangé comme l’ont été avant vous l’Institut du Bon Pasteur et les pauvres petits Rédemptoristes. Alors seulement il sera temps pour vous de parler haut et fort et ainsi l’araignée aura un repas encore plus appétissant.
LE CROCODILE
Et enfin le crocodile et j’en ai vu un récemment à Davao, pesant une tonne mais capable d’appliquer deux tonnes de pression avec sa mâchoire. La nouvelle Rome lui est semblable, c’est une puissante machine de destruction des âmes (cf WAR ON 1ère partie), mais regardez bien dans ses yeux, il y a un trou qui contient des membranes de protection additionnelle. Elles ressemblent à des larmes, tout comme ce Pape esseulé Benoit XVI travaillant si gentiment à son bureau pour le bien de l’Eglise pendant que les média s’acharnent à lui empiler des scandales contre lui, pendant qu’il est trahis par les infidélités et les inepties de toute la curie romaine, pendant qu’il se sent fatigué et souhaite se retirer pour se reposer … dire que nous sommes du petit nombre de ses fils … et on ne va pas écouter son appel de venir aider à améliorer les choses pour l’Eglise, ceci alors qu’il a multiplié les gestes de bienveillance à notre égard. Vraiment c’est cruel ; des huitres courageuses devraient se lever et se battre contre la tristesse et la solitude du Morse et du Charpentier, faire quelque chose pour les aider, toujours pour le Bien de l’Eglise. Le morse le désire lui-même ; (dans le passé en effet, il avait l’habitude de dévorer les petites huitres sans les inviter poliment) ; il n’y a rien de plus beau que de nous présenter en avant courageusement quand une raison bonne et surnaturelle nous est donnée de mourir.
 
Malheureusement, en raison d’avoir eu l’imprudence de couper le caméléon en deux, d’écraser l’araignée et de tirer sur le crocodile, certains d’entre nous, et ne plaise à Dieu qu’un accord ne soit signé mais si l’accord devait être signé, beaucoup seront sur la sellette, menacés, réprimandés, expulsés. Ils auront été écervelés jusqu’à ce début du mois de mai et maintenant leur vie prendra un tournant radical avec cette fois une autre situation cauchemardesque aux sept facettes à laquelle ils devront faire face.
1 découragement.
Une fois que vous êtes jeté à la porte, laissez-moi vous décrire ce qu’on ressent d’être placé dans un espace hors de notre galaxie : plutôt froid, et plutôt chaud. J’imagine que le sentiment de ceux qui ont été évacués ou qui sont partis trop tôt, les abbés Gotte, Cardoso, Meramo, Abramhowicz et tous les autres dont je ne me rappelle pas le nom, ainsi que tous les prêtres qui sont sur un tremplin comme moi. Ils font face à des éventualités impossibles, sont confrontés à une situation ou ils n’ont aucune chance d’en sortir : aucune visibilité, aucune protection de prudence, aucune assurance, un maigre support de la part de très peu de gens, etc. Ils pourraient être tentés de pessimisme. "vae soli" ; malheur au solitaire, parce qu’il n’a personne qui puisse le ramasser s’il tombait (dans le découragement).
2. Tranchage (séparation progressive)
La deuxième calamité est que les prêtres qui restent fermes contre tout compromis seront retirés les uns après les autres. Ceci explique pourquoi maintenant que j’ai reçu une première réprimande, et que je me trouve ni totalement dans la FSSPX ni totalement en dehors (pour des raisons bureaucratiques et invalides). La meilleure chose est de regarder vers ceux qui se trouvent des deux côtés de la rivière et de leur demander de communiquer et éviter l’…
3. Isolement
L’isolement est un tueur pour un prêtre, parce qu’un prêtre vit seulement avec d’autres prêtres, il n’est pas un anachorète, il a des défauts qui nécessitent une correction journalière à travers une vie de communauté, il est un être humain avec des hauts et des bas, il a besoin d’amitié comme n’importe qui, d’amitié avec ses semblables, et enfin il a besoin d’un ou plusieurs évêques. J’aurais gardé le silence si je n’avais pas su combien les trois évêques fidèles sont réduits au silence et sont persécutés, et en particulier, si je n’avais pas su combien les trois évêques fidèles désapprouvent le reniement proposé.
4. Confusion doctrinale
Des lambeaux de prêtres, qui continueront à prêcher dans les limites de tout ce qui leur sera possible de dire en public, finiront par donner une perspective différente sur la situation, et selon leur état d’esprit, tomberont soit dans le pessimisme soit dans l’exagération, ou encore feront des aller-retour vers le Nouvel Ordo, comme l’ont fait certains sédévacantistes parmi vous. Mis à part le travail d’assembler les idées éparses, leur pensée sera en premier lieu difficile à capter et leur petit troupeau s’exprimera aussi de façon cacophonique. Parmi les sept situations, celle-ci est sans doute la pire du pire des scénarios, car c’est le triomphe de cet esprit diabolique de confusion qui mène droit au ..
5. Zèle amer et esprit sédévacantiste
D’abord, je tiens à remercier mes compagnons catholiques sédévacantistes de m’avoir aidé à faire passer mon message. Mais j’ai bien peur qu’ils soient déçus. Parce que de notre part les rejoindre serait une trahison envers l’Archevêque Lefebvre. Notre principal désir est que nous ne changions pas, et donc nous n’allons pas nous-mêmes devenir sédévacantistes dans le but de garder la position de l’Archevêque, et nous allons dissuader tout prêtre et fidèle de suivre ce chemin lamentable. La solution à la crise reste la même : la conversion de la papauté, cela explique que nous mettons Menzingen et les sédévacantistes sur un pied d’égalité parce que tous les deux excluent la conversion totale du Pape, chacun avec les dérives désastreuses qui leur sont propres.
 
La guérison de l’Eglise viendra seulement par la hiérarchie, et tout comme nous excluons la théorie de la conversion progressive de Pierre, nous affirmons que, une fois que Pierre se convertis, cela lui prendra un peu de temps de confirmer l’Eglise dans la vérité à la vraie Foi. Mais certainement, Pierre est le seul instrument qui puisse amener un tel miracle. Ceci est ma compréhension des prophéties de St Malachie sur un Pape qui dirigera l’Eglise à travers beaucoup de tribulations.
6. Querelles internes
Dès que la vérité est clairement acquise dans la tête des autorités, l’étape suivante est l’obéissance, cette coordination des actions des sujets individuels pour les mettre au service du bien commun et pour prévenir la division. Le manquement à l’obéissance est le reproche constant que j’ai entendu toutes ces dernières semaines, et j’y suis sensible dans la mesure où une fois que je suis mis à la porte, je ne suis plus un Samurai, mais je deviens un Ronin, c’est-à-dire un Samurai privé de chef. La solution japonaise est alors de mourir de façon honorable, ce qui est très confortable, mais ce n’est pas une solution catholique ni raisonnable. « Si nous ne nous serons pas les coudes, dit Franklin, nous serons tous pendus séparément. » En conséquence j’en appelle avec insistance à nous tous de ne pas remettre à plus tard la recherche d’un prêtre ou évêque qui nous dirigera et nous rassemblera. C’est une question de vie ou de mort.
7. Abandon des fidèles
La chose la plus triste sera de voir toutes ces brebis désorientées à la recherche de pasteurs, cherchant refuge dans les sacrements de la doctrine catholique, et ne trouvant plus ce qu’elles cherchent. Pouvons-nous abandonner ces gens qui vont à contre-courant du monde moderne, et les laisser sans une organisation de chapelles, d’écoles, de prieurés, de journaux, de pèlerinages, de maisons pour personnes âgées, de religieuses, de scouts, de mouvements de jeunesses, de congrès doctrinaux etc. Comment pouvons-nous accepter leur état de troupeau sans pasteurs?
 
Il me semble qu’en face d’une telle montagne de boîte de pandore empilées les unes sur les autres, le mieux et le plus simple est de rester ce que nous sommes, des prêtres et des fidèles de la FSSPX. (au temps de la désolation, ne pas changer votre ligne de conduite.) Ce serait une catastrophe de lancer une nouvelle structure parce que, contrairement à Mater Ecclesiae, SSP, l’institut du Christ Souverain Prêtre, Campos, Institut Saint Jean etc., nous ne nous distançons pas de notre Fondateur. Par contre, ce sont les officiels de la FSSPX qui sont du côté du changement, tout comme avant cette crise de la FSSPX, ce n’était pas la FSSPX qui quittait l’Eglise Catholique, mais l’église conciliaire qui se séparait du catholicisme. Une personne (éventuellement celui qui a ré-écrit les Galates) pourrait ré-écrire la déclaration de 1974 dans l’esprit de ces lignes.
 
Nous n’allons pas nous en tenir là, mais ce sera nous qui renommerons le côté faible de la FSSPX ; un nom qui s’apparenterait à « FSSPX conciliaire », tout comme nous continuons à être confrontés à « l’église conciliaire ».
 
Jour après jour, rejoindre la nouvelle Rome, devient de plus en plus une folie, car si Benoît XVI n’arrive pas à contrôler la Curie Romaine qui se trouve juste sous son nez, comment donc va-t-il s’y prendre pour réussir à empêcher les évêques de nous supprimer ? Deuxièmement, si Benoît XVI de fait démissionne, sur quel type de papauté démocratique allons nous nous trouver puisque la redéfinition du ministère de Pierre est en cours depuis quelques temps.
L’argument que 550 prêtres vont pouvoir garder leur territoire mieux que les fraternités et instituts plus fragiles n’ont pu le faire dans le passé, ne tient pas non plus la route, parce que 550 huîtres devront faire face à l’opposition de 400 000 prêtres du Nouvel Ordo. Et d’ailleurs, question cruciale, est ce que Monseigneur Fellay se présentera vraiment avec 550 prêtres ou pas, parce que depuis un mois déjà (maintenant que nous nous trouvons mi-juin), la résistance est déjà sur la place publique et elle est contagieuse.
 
Dès que son objectif de réconciliation est fait, plus il attend de signer, plus les chances grandissent pour lui de se présenter à Rome les mains vides ou même nu.
PARTIE II
LIGNE DE CONDUITE PROPOSEE
Il faut créer une structure qui puisse recevoir tous ces lambeaux de prêtres, ces guerriers déboussolés, sans direction et sans coordination. Mais il ne faut pas une structure lourde ni bureaucratique mais une structure qui bénéficie d’une organisation minimale et d’une autorité visible qui lui permette d’être opérationnelle.
 
Ses premiers chefs recevront de courts mandats jusqu’à ce que beaucoup plus tard, un collège de chefs formera une sorte de chapitre général en vue de désigner un personnage plus stable qui puisse rassembler autour de lui, que ce personnage soit prêtre ou évêque. Le lien interne appelé « Cor Unum » devra être communiqué prochainement, peu importe si le groupe est petit au début, son objectif est d’empêcher dès le départ l’isolement de prêtres résistants. Cette structure doit être flexible et capable de s’adapter à la situation de chacun. Par exemple, il nous faut reconnaître que nous ne tirons pas tous les bonnes conclusions sur cette crise tous au même moment : et donc les prêtres doivent avoir la possibilité de nous rejoindre à des endroits et moments différents.
 
Les biens de cette structure ne devraient pas être la propriété de cette structure, de façon centralisée et légale, mais devrait être la propriété des fidèles de chaque endroit, de sorte à empêcher le bateau de couler en entier, le jour ou son capitaine désirerait à nouveau trouver un compromis avec la nouvelle Rome. Plusieurs ordre religieux opèrent de cette façon, et cela aide si bien à réprimer cette propension cléricale stupide pour la bureaucratie.
 
Au temps voulu par Dieu, dès que l’évêque daignera nous rejoindre, un séminaire ouvrira et entre-temps, les candidats et séminaristes expulsés seront formés, d’une façon informelle étant donné les circonstances. En particulier, cela doit être quelque chose qui puisse nous aider à gérer la rancune de nos ennemis de façon à ce que nous puissions essuyer les coups avec le soutien de nos frères d’armes et notre profit spirituel sans pour cela « être absorbé par la tristesse » (Corinthiens).
FOI
On nous dit que des deux côtés de la barrière, nous tenons tous à la Foi.
 
Et bien ce n’est déjà plus le cas pour deux raisons.
 
D’abord, on peut maintenant accumuler plusieurs déclarations sur le Concile, émanant de Menzingen, qui montrent un changement de direction. La lettre du 14 avril critique les trois évêques en disant qu’ils font des erreurs de Vatican II des super hérésies, malgré le fait que cela fait 40 ans que nous avons toujours dit que Vatican II est une super hérésie, et même la pire calamité dans l’histoire entière de l’Eglise.
 
Cette lettre clame aussi que « l’herméneutique de la continuité » de Benoît XVI condamne beaucoup d’erreurs, ce qui pourrait nous faire tomber dans le piège parce que cette vieille ruse de Vatican II est en partie vraie. Si nous achetons maintenant quelque chose de partiellement vrai, nous en achèterons aussi plus tard, n’est ce pas.
 
Ensuite nous nous trouvons devant la désastreuse entrevue de CNS dont le texte entier n’est pas encore disponible pour permettre de « placer les déclarations de Monseigneur Fellay dans leur contexte ». L’extrait de 6 minutes a semblé assez bon à Menzingen, sinon ils ne l’auraient pas permis sa publication sur les sites officiels de la FSSPX.
 
Deuxièmement, et plus insidieux que la première raison, c’est le fait de mettre de côté la question de Vatican II, déjà de façon implicite dans la lettre du 14 avril que je qualifie de Titanic, qui a été expliquée par après par l’abbé Simoulin le 5 mai.
 
Cette théorie erronée est complètement approuvée par l’entrevue du 7 juin disponible sur DICI, à savoir que nous désapprouvons Vatican II, et qui a rendu ce désaccord très clair, mais l’Eglise a des problèmes encore plus importants et nous sommes avant tout des fils de l’Eglise et non pas des fils de la « résistance à Vatican II ». C’est maintenant qu’il faut soutenir l’Eglise, et par notre aide, avec le temps qui passe, l’affaiblissement de la génération de Vatican II, cette collection vieillotte de pensées de Vatican II sera reléguée parmi les ordures de l’histoire.
 
Cette illusion est vraiment incroyable, parce que, comme le répète encore et encore le Pape régnant, toute la politique de l’Eglise est dictée directement par Vatican II, (tout comme pendant 400 ans, toute l’orientation de l’Eglise fut dictée par le Concile de Trente) ; Je parle de Vatican II, de ses bombes à retardement, des conséquences de ses réformes sur la moralité du clergé, des ouvertures aux hérésies, de l’esprit destructeur, de la nouvelle messe, du nouveau code, de la nouvelle ecclésiologie, du rosaire, du chemin de croix, de la nouvelle évangélisation, du renouveau charismatique, des nouvelles règles pour les ordres religieux, de la nouvelle Curie Romaine, du collège des cardinaux, des conférences épiscopales, de l’attitude envers les autres religions et au moins 10 autres etcetera.
 
Comment peut-on écarter d’un simple geste LE problème et dire « préoccupons nous de l’Eglise » quand c’est l’Eglise elle-même, le corps mystique du Christ, qui continue à être crucifiée par Vatican II ?
 
Cela révèle aussi que les discussions doctrinales étaient en fait une ruse en vue d’une réconciliation, et que nos malheureux quatre experts, tous à la pensée si traditionnelle, ont été utilisés comme instruments pour montrer qu’on peut venir à bout de nos différences avec la nouvelle Rome dans une atmosphère ouverte et sincère, et que nous pouvons à la fois travailler avec l’Eglise officielle et conserver nos réserves doctrinales, en toute liberté.
 
Tout ceci manque totalement de sincérité et, si vous me demandez mon avis, Mgr Fellay et son entourage devraient s’excuser auprès de Monseigneur de Gallareta et de messieurs les abbés de Jorna, de la Roque et Gleize.
 
En fin de compte, c’est l’affirmation que les affaires de la Foi sont de peu d’importance et qu’elles trouveront une solution au moment opportun automatiquement par ce processus miraculeux de réconciliation.
ESPOIR
C’est la vertu du soldat. Nous sommes entrés dans cette bataille, non parce que nous sommes bouleversés, j’espère, mais parce qu’il existe une solution pour la FSSPX. Comparé à Vatican II, nous ne sommes que dans les années 50, mais si nous ratons l’opportunité de 2012, la direction de la FSSPX sera graduellement remplacée par des personnes favorables à la réconciliation, de telle sorte que la pomme tombera de son propre poids sans que Menzingen doive faire campagne. L’espoir de la résistance augmente à grande vitesse pour le moment ; France, le plus grand district (170 prêtres), est en train d’échapper au contrôle de Menzingen. Ici en Asie, il n’y avait strictement aucune préparation pour un tel virage à 180 degrés, de sorte qu’embrigader les prêtres et les fidèles est comparativement chose aisée. Quelques districts plus petits sont déjà en train de résister en bloc, et dans certains districts que nous pensions perdus dans le combat, nous commençons à voir se poindre des signes encourageants de résistance.
CHARITE
Mais tout ceci devra trouver sa solution finale dans une seule famille unie. Tout ce que nous croyons est que le Diable et que Benoît XVI se sont servis de la bonté de Monseigneur Fellay, et que ce n’est nullement par lâcheté que Monseigneur Fellay a été trompé, mais parce que le Diable a utilisé juste ce qu’il a de bon en lui (de la même manière que Mgr Williamson, Tissier et de Galaretta ont leur propre « best in him »).
En ce qui concerne Monseigneur Fellay, il s’agit de bonté ou de Charité, c’est-à-dire, la plus haute vertu en soi, et la vertu la plus connue de l’Archevêque Lefebvre, ce qui explique que la Providence ferait en sorte que cela se voie naturellement dans celui qui a été élu comme Supérieur Général en 1994.
 
Deuxièmement, nous ne serons pas ceux qui feront exploser la FSSPX. En attendant que cette question soit solutionnée, nous fournirons à nos adversaires à l’intérieur de la Fraternité une pile de maux de têtes, mais nous n’allons pas nous débarrasser d’eux, tout comme ils ne vont pas se débarrasser de nous ; nous sommes une famille. En termes absolus, 550 prêtres est un nombre pas mal de prêtres, mais comparé à la taille de l’Eglise et à la taille du monde qui ont besoins d’être sauvés, ce nombre n’est rien. Une division de la FSSPX serait un pas en arrière d’une vingtaine d’années dans les travaux de restauration ; nous ne pouvons pas permettre cette division quand nous considérons toutes les âmes qui ne seront pas sauvées si une division irréparable avait lieu.
 
En troisième lieu, nous n’avons aucun plan de vengeance dans le cas ou nous sommes vainqueurs En ce qui me concerne, je connais si bien les abbés Pfluger et Nelly, qui furent mes directeurs spirituels à des moments critiques, même chose pour l’abbé Iscara dont j’étais un élève brillant, l’abbé Célier, Lorans, Le Roux, Rostand, Thouvenot … mais j’ai trop de respect pour ces prêtres pour ne pas haïr le libéralisme qui corrompt l’immense bien qu’ils pourraient faire s’ils changeaient de conviction. Il est vrai que je pense qu’ils nous mènent sur une voie libérale glissante, mais l’Archevêque avait une façon de faire très prudente et charitable (et aussi très ferme) de traiter avec les libéraux, et j’étais aussi un libéral dans le passé, bien familier avec eux tous, encore toujours d’accord avec leur critique de ce qui est bizarre dans notre milieu, et je continue à être un lecteur de leur prose.
 
Je peux croire que les prêtres mentionnés ci-dessus ont été parfois calomniés et que leurs travaux aient été parfois critiqués injustement, et ils doivent être très blessés par mes attaques publiques, et j’aimerais beaucoup travailler à nouveau avec eux, partager un repas et rire à leur table, et prier dans la même chapelle. La Charité exige que s’ils font erreur, je dois leur donner quelque correction fraternelle (entre vous et moi que je qualifie de correction CHAZALienne et clownesque). Nous ne pouvons pas faire marche arrière ; ils doivent rétracter publiquement leurs erreurs ou démissionner (premier prélude de ce document).
 
Mon problème est que je ne peux pas prouver à l’avance si les représailles que je mènerais seront de type Stalinien ou pas, une fois que leur reddition est acceptée, parce que pour le moment je suis l’opprimé.
PRUDENCE
Je ne pense pas que la FSSPX officielle appréciera que nous gardions le nom de FSSPX une fois qu’ils nous aurons mis à la porte. Ils vont nous poursuivre en justice pour nous empêcher d’afficher le nom FSSPX sur les portes de nos chapelles, de nos tee-shirts (polo) et de nos tasses de café.
 
Au moment où nous seront face à des forces de police énormes, nous devrons céder et nous devrons nous appeler simplement des prêtres catholiques, des « cathos tradis », Catholiques, Chrétiens, des êtres humains en état de grâce. Mais partout ailleurs où ils ne pourront nous atteindre, par exemple sur les étiquettes de nos chaussettes et de nos bagages, nous allons simplement mettre cette appellation lancinante de FSSPX. De drôles de situations vont se présenter, par exemple le pèlerinage de Chartres-Paris, pour lequel je ne suis pas très sûr si je peux suggérer de le commencer avec un jour d’avance, parce qu’il peut être imprudent et peu charitable de laisser les officiels de la FSSPX ramasser nos détritus. Nous allons avoir besoin de beaucoup de prudence. Et la prudence, quand on en parle, ‘Monseigneur Tissier a dit fort justement que « l’abbé Chazal est un imprudent ! »), ce n’est pas mon point fort. Mais comme ces jours nous sont donnés par Dieu, Dieu nous fournira un chef qui ait assez de prudence.
 
L’autre question pour la prudence, c’est de voir comment traiter avec prudence les libéraux ? Le libéralisme est la maladie de notre époque ; tout le monde est affecté à des degrés divers, c’est pourquoi il n’est pas absolument nécessaire d’appeler un libéral par des noms (libéral poltron, implacable ami de la paix, le soucieux de popularité …). Mais il faudra guérir le libéralisme en corrigeant les appétits. (Le libéralisme est essentiellement l’invasion de l’intellect par des appétits non-vérifiés (appétit pour la réconciliation dans le cas présent), et, ensuite, la mauvaise orientation de l’appétit par un intellect corrompu.) Cette correction médicinale des appétits est la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ.
 
C’est pourquoi je pense que les libéraux ont besoin de pousser des cris, mais en même temps nous devons leur manifester de l’amitié, sinon ils ne prendront pas les médicaments de la bonne manière. Une dernière question : est ce que ce document « WAR ON – WHAT NEXT » les fera crier assez ? J’ai mes doutes, c’est pourquoi une troisième pilule arrive : WAR WON.
JUSTICE
Nous avons reçu tellement de la FSSPX, et donc comment pouvons nous l’abandonner et comment pouvons nous ne pas espérer de la sauver du libéralisme ? Ce que nous lui devons, n’est pas une organisation opposée hostile, mais au contraire une changement d’orientation à l’intérieur de la FSSPX, en défendant ces supérieurs et les membres à l’intérieur de la FSSPX officielle qui font preuve de courage et qui démasquent les compromis avec adresse, avec énergie et sans relâche. Mais n’oublions pas ce que nous avons donné à la FSSPX : 24 années en ce qui me concerne, 11 missions etc. Quitter la FSSPX nous ferait regretter tout le temps passé, les efforts et l’argent dépensé, mais nous n’allons pas nous laisser gagner par le regret parce que nous allons continuer à soutenir la FSSPX, à dire aux gens de ne pas ce centre de messe ci ou cet autre là, mais à partir de maintenant, on va leur dire d’ouvrir les yeux et de faire de la résistance quand c’est possible et nécessaire. L’ingratitude de certains officiels de la FSSPX devrait être ignorée, parce que globalement nous sommes très reconnaissants de ce que nous avons reçus, et en particulier du don de la prêtrise. N’est ce pas ce que nous avions l’habitude de dire quand un prêtre quittait la FSSPX : « l’Archevêque lui a tout donné, lui a donné la prêtrise …. et là il le quitte ; comment est-ce possible ? » … et dans mon cas, c’est Monseigneur Fellay qui m’a conféré la prêtrise.
 
Cela explique que nous n’allons pas changer notre nom, en particulier quand la justice due à la FSSPX signifie qu’il faut rendre la FSSPX au combat de l’Immaculée. Je répète que nous ne demandons pas que justice nous soit rendue, nous demandons la justice pour la FSSPX.
FORCE D’AME
La force d’âme se divise en deux, l’aggredi (attaque) et le sustinere (patience). La plupart de nos attaques visent la nouvelle Rome parce que, Benoît XVI, en tant que Pape valide, est responsable de la mauvaise orientation du bateau et un collaborateur avéré de la damnation de centaines de milliers d’âmes. Mais pour nos chers confrères qui errent dans l’erreur, et pour les fidèles, les avocats, les policiers et femmes combatives qu’ils peuvent nous envoyer, tout ce que nous leur rétorquerons sera le sustinere parce que :
1. seul l’agneau peut prouver par ses actes et non par des mots de quel côté se trouve la charité,
2. pour nous humilier et nous laisser crucifier avec Notre Seigneur
3. pour gagner sur nos ennemis.
MODERATION
Encore une fois, la modération réprime l’orgueil. Nous ne sommes pas les sauveurs de la FSSPX, tout comme les « cathos tradis » ne sont pas les sauveurs de l’Eglise Catholique ; notre seul devoir est de rester Catholiques et de garder la Foi. Le reste appartient à Dieu.
PARTIE III
DÉVELOPPEMENTS ENCOURAGEANTS
Je m’excuse, mes bien chers fidèles, je vous ai joué un tour ; toute cette ligne de conduite proposée est simplement un autre scénario. En fait, je l’exclus, malgré le fait que ce soit très honorable, courageux, audacieux et tentant pour un prêtre aussi fou que moi. Le scénario cauchemardesque ne peut pas se passer selon le scénario de la Partie II, mais l’idée d’une résistance héroïque à l’intérieur de la FSSPX est à son tour tout aussi ridicule, parce que cette idée est basée sur la pensée que Notre-Dame ne viendrait pas nous aider dans ces moments.
 
L’instinct maternel de Notre Dame est irrésistible, parce que son instinct n’est pas basé sur la maternité, mais sur sa maternité DIVINE. Dans la situation familiale à laquelle nous sommes confrontés, n’importe quelle mère interviendrait, et maintenant on se laisserait croire que Notre-Dame n’interviendrait pas ? Qui que ce soit qui aurait une pareille pensée, il vaut mieux qu’il cache son chapelet et ses images de Notre Dame … car ses dévotions envers elle est alors une perte de temps.
 
Ne faisant pas partie de la politique du chapitre général, je ne peux pas non plus vous donner un autre scénario vainqueur, mais tout ce que je sais est ce qu’il faut chercher et ne pas chercher à l’issue du Chapitre Général mi-juillet (les 2 préludes), et comme j’exclus l’échec du Chapitre Général, voici ce que j’espère et ce pour quoi je prie, en ce qui concerne son issue favorable :
QUE LA FSSPX REGAGNE SON ESPRIT COMBATIF OFFICIEL
Bien sûr, nous nous battons, et cela est officiel, mais regardez le site de DICI, et notre réaction silencieuse face à Assisse III ! L’archevêque Lefebvre a réagit comme une bombe thermonucléaire à propos de Assisse I, il appela le Pape un antéchrist, s’arrangea pour que des tracts très combatifs soient distribués, déclara que cette réunion était un signe pour procéder à la consécration des évêques et à encore plusieurs autres actions. Nous n’avons plus de Sainte Rancune. Non, car un tel type de rancune est une atteinte à la règle du discernement des esprits, c’est trop naturel, ce n’est pas saint, c’est subversif et rebelle, mais surtout, c’est excessif.
 
Il nous faut arrêter d’être excessifs. L’action de couper en morceaux, d’écraser et de clouer (Jahel est une de mes représentations favorites de Notre-Dame) des têtes, non car tout cela est réservé aux Saintes Ecritures ; c’est à prendre simplement au sens figuré, cela indique seulement que nous devons être plus surnaturels.
 
Mais attendez une seconde. La Parole de Dieu est notre règle de vie et elle est remplie, quasiment à chaque page avec des combats, et en particulier chez Saint Jean. En conséquence, notre vie elle-même est un combat (Job 7 – St Ignace etc.). Comment réconcilier cela avec l’idée « d’être accepté tels que nous sommes en pleine liberté et autonomie pour nous » ?
 
Espérons qu’il nous reste encore un peu de cet esprit combatif et je salue en particulier ceux qui m’ont livré bataille encore récemment, ceux que j’appelle des « implacables amis de la paix ». Tout ce que je demande à Dieu, c’est qu’Il retourne leurs talents contre les enemis de Dieu.
QUE LA FSSPX RECUPERE SON INFLUENCE CANONIQUE
Rien n’illustre mieux notre propre ramollissement ces jours-ci, que le premier avertissement canonique d’expulsion envoyé par l’abbé Couture, me condamnant sur base du nouveau code de droit canon, code promulgué par le Pape Jean-Paul II en 1983, auquel il se réfère par trois fois, et chaque fois en donnant priorité au nouveau code sur l’ancien code, car bien sûr les officiels de la FSSPX se rappellent encore de l’ancien code dans une certaine mesure. J’aimerais que mon cher abbé Couture retourne à la case de départ et me condamne selon son souhait que je le prenne au sérieux. Cela implique qu’il écoute l’appel du prophète Elias « Enfants d’Israël, combien de temps encore allez-vous vous appuyer sur un code de droit canon, et ensuite sur un autre qui lui est totalement contraire. Si l’ancien code de droit canon est correct, tenez-vous en à celui là, et si le nouveau code de droit canon est correct, alors respectez le ! Mais ne suivez pas deux codes et, encore mieux, faites comme vos ancêtres vous ont enseignés. »
 
Récemment, Monseigneur Tissier de Mallerais s’est fort fâché sur cette question, et a fait en sorte que la chose soit corrigée dans le district des Etats-Unis d’Amérique, mais ce n’est pas à cause de Monseigneur Tissier de Mallerais que nous refusons le nouveau code … c’est parce que l’Archevêque Lefebvre, qui qualifiait le nouveau code comme un désastre encore pire que la nouvelle messe elle-même. Je ne suis pas un expert en droit canon pour comprendre parfaitement cette affirmation, mais ce dont je suis certain c’est que je ne suis pas devenu membre de la FSSPX pour être soumis à la loi de Vatican II, ou pire encore, pour être placé sous une loi de type Frankenstein, dont les conditions sont contradictoires.
QUE LA FSSPX RETROUVE SA COLONNE VERTEBRALE DOCTRINALE
Le sens de la clarté contre les erreurs s’amenuise graduellement chez nous ; nous devenons des Catholiques de confession traditionnelle, avec nos désaccords sur la nouvelle Rome, mais rien de plus. Les sermons de l’Archevêque Lefebvre retentissent de manière explosive quand on les compare à notre façon de prêcher aujourd’hui : « la Rome apostate, la messe bâtarde, l’église moderniste, la dérision publique du premier commandement à Assisse … », nous écartons tous ces qualificatifs en disant que cela était bon et admirable pour l’Archevêque de dire à son époque et que l’Archevêque ne le disait pas tout le temps. Les choses ont changés ; nous ne pouvons plus parler ainsi, même pas quelque fois au cours de l’année. Cela est jugé comme étant de moins en moins correct d’analyser sous les feux des projecteurs les faits et gestes de la nouvelle Rome dans une rubrique particulière de nos publications et d’analyser en détail les différentes déclarations qui émanent de Rome. Le fait que le Pape ne punisse pas des évêques défaillants ne nous déroute presque plus, et nous sommes devenus presque muets quand des ‘conservateurs’ comme le Cardinal Ranjith, demandent à leurs fidèles de jeûner le jour anniversaire de Bouddha ; pourquoi ? Parce que nous avons fait un engagement à l’amiable avec lui, alors nous refusons de le contester sur son manquement au premier commandement (alors qu’en privé nous reconnaissons que nous ne sommes pas d’accord). Bien sûr, nous n’aimons pas Jezabel (les évêques allemands et français), mais nous sommes comme Achab. Mais Achab se trompe grandement et sème la confusion parmi ses fidèles ; et le fait qu’il soit un chic type (lisez les Ecritures, vous verrez que Achab se conduit parfois très bien) ne change rien pour Elias. Au contraire, quand je consulte « les nouvelles de Rome » dans la sous-section de DICI, moi-même j’ai ce sentiment sensationnel que, finalement, après 40(00) années, le temps béni du retour de Rome à la Tradition a sonné ; de façon imparfaite, oui, mais de façon incontestable. La bonne nouvelle compense largement la mauvaise nouvelle et il y a tellement de choses que ce bon Pape essaie de faire que, malgré l’opposition d’un nombre toujours plus réduit de purs et durs du nouvel ordo, que ce soit des évêques, des prêtres, des laïcs …
 
Combien je sens que je suis dans l’erreur.
QUE NOUS ARRETIONS DE FORMER DES PRETRES PIEUX
Je veux dire des prêtres pieux, vraiment pieux, très saints et supernaturels, mais sans doctrine, sans colonne vertébrale ; donnant des sermons ennuyeux. L’abbé Le Floch disait que c’était Pietas cum Doctrina ; cela se réduit à cela. Notre Seigneur est venu dans le monde, et pour cela, il a pris chair : pour être témoin de la vérité. Regardez tous ces vieux prêtres, la plupart d’entre eux morts, qui nous ont transmis le flambeau ; je ne peux pas trouver parmi eux des prêtres pieux, vraiment pieux, des prêtres qui se limitent à prier et à obéir, très saints. La plupart d’entre eux sont comme l’abbé Le Blanc, Monseigneur Donahue, tous sont fermes comme l’abbé Heidt, l’abbé Ringrosse, l’abbé Gruner, etc.
 
Je n’aime pas la façon dont nos séminaires sont gérés de nos jours ; les choses sont différentes de hier. Aux Etats-Unis d’Amérique, il y a maintenant une division claire entre les prêtres formés hier, c’est-à-dire des prêtres formés pour le combat ; et les prêtres formés aujourd’hui, qui sont des prêtres formés à la prière. Le comportement de trop de prêtres formés aujourd’hui ressemble au comportement des prêtres dans les années 50. Cela ne veut pas dire que les prêtres ne doivent pas être pieux, mais qu’ils doivent avoir la piété contenue dans les Psaumes, et que au lieu d’être à moitié endormi sur leur bréviaire, ils doivent dire de tout leur cœur « Béni soit le Seigneur qui enseigne à mes mains comment se battre ».
QUE NOUS RECONNAISSONS QUE LE LIBERALISME GAGNE EN IMPORTANCE
Le libéralisme est rampant dans les rangs de nos fidèles qui ont un besoin pressant de recevoir une mise en garde contre la fausse restauration, en marche engagée par le Pape Benoît XVI. Une certaine mentalité contraceptive a envahis beaucoup de familles, un grand nombre de nos jeunes sont des admirateurs de Lady Gaga, beaucoup pensent que ce n’est pas mal faire que d’aller à des Messes qui bénéficient de l’indult, la modestie reste un problème dans beaucoup d’endroits, l’addiction à des gadgets modernes est de moins en moins sous contrôle, et nous ne sommes plus vraiment sûrs que nos jeunes soient toujours animés d’un esprit conquérant comme par le passé. Dans trop d’endroits, il n’y a plus de « feu » dans les troupes. Ce « feu » dans les troupes était juste bon pour les temps héroïques de l’Archevêque Lefebvre, et nous allons faire un beau film sur ce sujet.
QUE LA FSSPX SOIT DE-BUREAUCRATISEE, DE-CENTRALISEE ET DE-MEDIATISEE
Ce n’est pas simplement la bureaucratie habituelle qui est un problème, même s’il est vrai que nous sommes maintenant très embourbés dans la bureaucratie et dans la paperasserie, mais la couche additionnelle d’ordinateurs, de téléphones portables, de tablettes électroniques …
 
Ce n’est pas que, moi votre serviteur, j’exclue totalement l’usage de ces choses, (sinon d’ailleurs vous ne pourriez pas m’entendre parler haut et fort ces jours-ci, mais ces gadgets, quand ils sont la propriété personnelle d’un abbé qui en abuse, ces gadgets donc tuent en lui la vie de prière, la lumière intellectuelle qui accompagne la lecture et l’étude, et sans doute la lumière de la Grâce. Ceci est extrêmement grave ; j’ai écris à ce sujet à Menzingen, mais comme toujours, je n’ai reçu aucune réponse. On ne veut pas voir les palentirs et les moyens modernes de communication, dit Gandalf à Menzingen.
 
Donc, nous n’avons pas besoin de moyens médiatiques pour falsifier, changer et prémâcher l’opinion au sein de la Tradition. Notre unité doctrinale est suffisamment établie par l’harmonie de nos formations dans nos six séminaires, et c’est la chaire qui doit rester le moyen de prédilection pour faire connaître la vérité au monde. Cela devrait nous suffire d’avoir de bons journaux et magazines, et c’est à travers eux et à travers les sites web que l’information doit être transmise.
L’ABANDON DU CONCEPT DE L’INFAILLIBILITE DU SUPERIEUR GENERAL
C’est une grave préoccupation de voir certains prêtres croire que Menzingent ne peut pas faire d’erreur. Pour eux, toutes les grâces et tous les talents de l’Archevêque se sont portés sur Menzingen et Monseigneur Fellay ne pourra jamais se tromper dans les décisions importantes.
Tout comme les Catholiques ont été trompés par une longue succession de bons et même saints papes de sorte à suivre aujourd’hui tout ce que les papes disent même si cela entre en contradiction avec ce que l’Eglise a toujours enseigné dans le passé et avec les déclarations précédentes d’autres papes ..
 
… donc un certain nombre de prêtres de la FSSPX et de très bonnes personnes, après avoir connu la direction toujours géniale de l’Archevêque Lefebvre, se sont convaincus à tort qu’il fallait suivre ce que Monseigneur Fellay disait aujourd’hui, même quand cela contredit toute la politique de la FSSPX depuis ses débuts, et même quand cela contredit des déclarations passées de Monseigneur Fellay lui-même.
 
Ceci se trouve en contradiction totale avec l’Histoire de l’Eglise, si l’on veut bien regarder ce qui s’est passé avec Liberius, Honorius I, Paschal II et Jean XXII quand ils ont fait des déclarations erronées. Ils dont dû faire face à la résistance de leurs inférieurs et ils ont dû renier leurs erreurs. Heureusement que ceci arrive assez rarement de sorte que nous pouvons faire confiance à nos supérieurs en temps normal et la plupart du temps.
 
Je pense que cette fois néanmoins, Monseigneur Fellay dispose de beaucoup plus d’éléments qui, une fois assemblés, peuvent clairement lui indiquer qu’il nous conduit sur une mauvaise piste. Mais dans le futur, après cette crise, les supérieurs devront avoir une opinion un peu plus humble d’eux-mêmes, en considérant que si Dieu Tout Puissant a laissé le Pape lui-même se tromper si grandement et pour si longtemps et au niveau dogmatique, et bien il n’est pas impossible pour eux non plus de se tromper, en particulier au niveau prudentiel.
 
Concrètement pour ce qui se passe maintenant, deux armées ont commencé à se ranger en bataille et ont commencé à en venir aux mains à certains endroits comme en Asie ; et peut être était ce que Rome, en dehors d’un accord pratique avec la FSSPX, voulait obtenir, et cela pourrait expliquer la raison pour laquelle Rome est moins pressée de conclure un accord maintenant.
 
Comme j’en ai assez des moyens de communication modernes maintenant que j’ai fini le réglage de l’artillerie, puis je demander à l’un de vous de faxer ou d’envoyer par email à Menzingen le message suivant :
« Révérend Monseigneur Fellay, vous qui avez en mains toute la FSSPX, daignez céder à la Reine du Ciel à qui la FSSPX appartient encore plus :
 
Rétractez vos déclarations erronées passées et publiques et ne nous livrez pas sous la Nouvelle Rome Fornicatrice que la Reine du Ciel déteste à cause du meurtre de ses enfants.
 
Elle n’en veut absolument pas et je vous assure que vous ne voulez pas la voir fâchée.
 
Ne cédez pas à nous, même si vous le voulez, et débarrassez vous de nous, si vous le pouvez, mais cédez lui seulement à elle. Car cette fois, elle va s’arranger pour que les choses se fassent de sa façon à elle et de sa façon immaculée. »