17 novembre 2007





Pour en sortir...
17 novembre 2007 - par Justin Petipeu - leforumcatholique.org
Il y a quelques mois, les évêques de France produisaient des communiqués où ils juraient la main sur le cœur qu’ils partageaient le souci d’unité du Saint-Père et qu’ils tendraient la main aux traditionalistes, y compris ceux de la FSSPX.
Depuis la parution du motu proprio, les évêques sont au pied du mur. A de très rares exceptions près, ils se sont employés à contourner la volonté du pape, à l’écarter, à la négliger voire à l’empêcher. Il serait trop long ici de montrer tour à tour les montagnes de mauvaise foi, les arguties mesquines et autres faux prétextes qui sont opposés tous les jours aux catholiques qui demandent une « messe selon la forme extraordinaire », surtout quand ceux-ci ont le malheur et la honte de se ranger du côté d’un institut traditionnel, qu’il soit ED ou non. Le dernier communiqué de Mgr Bouilleret en est un condensé tout à fait extraordinaire. Non seulement il rejette la FSSPX dans les ténèbres du schisme, contre l’avis des prélats romains et avec un ton digne des soviets brejnéviens, mais il ne distingue les Ecclesia Dei que pour mieux assurer qu’il n’aura jamais recours à eux…Trop de prêtres, sans doute, dans le diocèse d’Amiens…
Ennemond a donc raison de dire que le combat se situe au-delà des différences entre traditionalistes ; comme partout en France, au lieu de tendre la main, on empêche et on assomme. Ici on dépèce un ministère de la FSSP, là on frappe de suspens un prêtre d’un institut qui vient d’être créé par Rome (qui plus est un prêtre ordonné par un cardinal !!) et à Amiens, on rejette absolument le (petit) geste demandé par l’abbé Radier dans la charité. Bref, c’est la curée. Les évêques de France n’auront pas pu jouer leur mauvais rôle de gens tolérants et ouverts à l’égard de la Tradition bien longtemps.
Mais il y a des gestes d’encouragement qui compensent quelque peu la guerre ouverte livrée par l’Eglise de France aux dispositions romaines…La création de l’IBP ; les ordinations célébrées par le cal Hoyos ; les interviews successives de prélats romains où la bienveillance s’exprime vis-à-vis de la FSSPX ; la venue prochaine du cal Hoyos à Versailles ; le feu roulant des reproches très sévères de Mgr Ranjith aux évêques, jugés désobéissants…Tous ces encouragements sont romains.
Tout cela ne peut déboucher que sur du positif : il semble que Rome se rend compte qu’il est impossible de construire quoi que ce soit avec l’épiscopat français. Cette Eglise de France est restée échouée dans la vasière des années 70. Elle accompagne doucement la disparition progressive mais réelle du catholicisme en France. Elle est extraordinairement vieillie et usée ; ses fidèles sont relativistes en diable et une forte partie d’entre eux ne croient ni aux dogmes, ni au respect des positions de l’Eglise en matière de morale. Chaque nouveau sondage commandé par « La Croix » en est une preuve accablante. Plutôt que de réformer sa conduite et ses séminaires, elle est en train de mettre en place et même d’inventer une Eglise sans prêtres (cf : le rôle joué par Mgr Rouet.à la CEF).
IL EST TEMPS QUE ROME ACCORDE AUX CATHOLIQUES FRANÇAIS UNE ADMINISTRATION APOSTOLIQUE qui leur permette de s’affranchir des ordinaires pour pratiquer leur religion en communion avec le Souverain Pontife.
Il est inutile d’attendre des nominations nouvelles qui sont de toute façon verrouillées et vérolées ; il est inutile de plaider à Rome pour que le pape tape du poing sur la table : la vérité est qu’il n’est pas obéi en France. Il est inutile de continuer à maintenir entre nous la vieille fracture des sacres…elle est complètement artificielle et les évêques nous le prouvent : ils tapent indistinctement sur la FSSP ou sur la FSSPX. Ils ne veulent ni de celle-ci, ni de celle-là. La Tradition est un bloc. Etre en communion ou non avec le pape ne les intéresse pas ; leur seule raison d’être est d’être « anti-tradis ».
A Rome, on commence à s’en rendre compte. Il faut prier pour que le pape et ses conseillers les plus proches agissent en conséquence.