30 août 2006

Note sur la situation des fidèles traditionalistes dans le Diocèse aux Armées Françaises
Patrick Le Gal, évêque aux Armées Françaises - 30 août 2006
Mise en ligne par le forum catholique
Lors de l’assemblée de la Conférence des Evêques de France à Lourdes en avril 2006, il a été question de la situation des chrétiens et des communautés traditionalistes. Plusieurs interventions orales à l’occasion de ce débat ont évoqué une présence marquante de fidèles traditionalistes parmi les militaires. A la suite de ce débat, j’ai rédigé une note sur ce sujet pour présenter de façon plus objective la situation. Cette note a été adressée à tous les évêques après relecture et correction par le Conseil Presbytéral de juin 2006. On lira ci-après les deux derniers paragraphes de cette note qui rappelle la discipline en vigueur dans le D.A.F. à cet égard.
1 - L’application dans le D.A.F. de l’indult «Ecclesia Dei»
Du fait de la spécificité du diocèse aux Armées, de la dispersion de ses fidèles sur tout le territoire national et au-delà, il n’est guère possible d’envisager -sauf dans un ou deux cas où le diocèse civil répond pleinement aux demandes éventuelles (à Paris en particulier)- l’application de l’indult «Ecclesia Dei».
En effet, la messe dominicale -principalement concernée- n’est pas célébrée systématiquement dans les différentes garnisons et il n’y a quasiment jamais deux messes dominicales, la même semaine, dans une même chapelle militaire. La raison en est qu’aujourd’hui les unités militaires sont quasiment vides pendant le week-end et la pastorale aux Armées se vit principalement aux heures de travail.
En opération et dans les lieux isolés, il en va différemment, mais alors il n’est guère pensable de multiplier les messes dans un même lieu pour un public d’ailleurs restreint.
Si la question de principe de l’application de l’indult «Ecclesia Dei» dans les Armées m’a été plusieurs fois posée par des militaires concernés, ma réponse invariable a, dans la plupart des cas, été bien reçue : compte tenu de la spécificité et de la dispersion du diocèse, l’indult «Ecclesia Dei» ne reçoit pas d’application aux Armées mais les militaires qui le souhaitent sont invités à fréquenter les lieux du diocèse civil de leur résidence désignés par l’autorité épiscopale locale.
Quand des demandes particulières ont été présentées pour des mariages, des baptêmes et des obsèques, généralement, ces demandes ont abouti dans le cadre des lieux «Ecclesia Dei» des diocèses civils. Dans quelques cas, le diocèse aux Armées a facilité les choses en prenant directement les contacts nécessaires avec le diocèse civil concerné. Quelques cas peu nombreux n’ont pas pu être résolus de façon satisfaisante (mariages).
L’effort du diocèse est davantage tourné vers l’attention à la qualité de la préparation et des célébrations liturgiques, que vers l’application de l’indult «Ecclesia Dei», dans l’état actuel des dispositions romaines à ce sujet.
En ambiance internationale, la langue latine pour l’ordinaire de la messe peut trouver sa place, y compris pour les chants.
2 - Situation des prêtres appartenant à des communautes « Ecclesia Dei »
Depuis une dizaine d’années, des prêtres issus de communautés « Ecclesia Dei » ont été nommés aumôniers militaires, certains à temps partiel, d’autres à plein temps. Leur nombre s’est élevé jusqu’à huit. Il est aujourd’hui de quatre, dont deux à plein temps.
Chaque fois qu’un prêtre appartenant à une communauté « Ecclesia Dei » est disposé à entrer au service des Armées, il lui est systématiquement demandé d’accepter par écrit la discipline du diocèse en matière liturgique (cf. § 1) -dans le cadre évidemment de sa participation à la pastorale aux Armées-. Cet accord de principe est également présenté à son supérieur pour ne pas mettre l’intéressé dans une situation délicate par rapport à la discipline propre à sa communauté. Il faut préciser ici que le ministère d’aumônier militaire, surtout dans des postes à temps partiel, implique généralement une faible activité liturgique.
Dans quelques cas, il a été convenu que le prêtre « Ecclesia Dei » ferait appel à tel ou tel autre aumônier pour la célébration de la messe (par ex. pour la fête patronale de l’arme) tout en assurant lui-même l’accueil et l’homélie, le cas échéant.
Dans plusieurs cas, après les autorisations nécessaires, l’aumônier « Ecclesia Dei » a choisi de célébrer lui-même selon le rite de Paul VI.
Patrick LE GAL
Evêque aux Armées Françaises
Le 30 août 2006