30 juin 2008

Ecône rejette «l'ultimatum» du Vatican
30 juin 2008 - lenouvelliste.ch
Ecône rejette «l'ultimatum» du Vatican 30 juin 2008
Les catholiques traditionalistes de la mouvance d'Ecône ont rejeté l'ultimatum posé par le Vatican pour mettre fin à une brouille vieille de vingt ans. Ils accusent Rome de vouloir éluder certains points clés de la dispute.
«Nous n'envisageons pas d'accord pratique ou canonique avant d'avoir traité des questions doctrinales qui se posent depuis Vatican II», a déclaré vendredi le porte-parole de la Fraternité Saint-Pie X, Alain Lorans.
Pas d'allusion à Vatican II. Selon le quotidien italien «Il Giornale», le supérieur de la FSSPX, Bernard Fellay, a récemment rencontré au Vatican le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la Commission ad-hoc «Ecclesia Dei», qui lui a remis une lettre posant cinq conditions au retour du mouvement intégriste dans «la pleine communion» de l'Eglise.
Selon le journal, Rome exigerait notamment la reconnaissance de l'autorité du pape et l'engagement à ne rien dire contre l'Eglise, mais ne ferait aucune allusion au concile Vatican II, fermement rejeté par la FSSPX. Les Lefebvristes devaient donner leur réponse d'ici le 28 juin.
Mgr Fellay «rejette cette procédure», a précisé Alain Lorans. «Si nous voulons un accord canonique qui ne s'effondre pas dans quelques semaines, nous devons discuter des questions fondamentales de doctrine», a-t-il expliqué.
Selon lui, le supérieur de la FSSPX a envoyé jeudi une lettre au Vatican, mais il refuse de répondre officiellement à «l'ultimatum».
Refus du «modernisme». La Fraternité Saint-Pie X, qui revendique un million de fidèles dans le monde, marque son attachement à la messe en latin et rejette plusieurs avancées adoptées lors du concile Vatican II (1962-1965), comme l'oecuménisme, le dialogue interreligieux, la collégialité dans le gouvernement de l'Eglise ou le «modernisme». Ses chefs de file ont été excommuniés en 1988 par Jean Paul II, après le sacre par Mgr Lefebvre de quatre évêques sans l'aval du Vatican.
L'actuel pape Benoît XVI semble très attaché au retour au bercail des traditionalistes et a publié l'an dernier un décret autorisant l'usage de la messe en latin. Mais il estime que les traditionalistes doivent accepter les décisions du concile avant de pouvoir réintégrer l'Eglise catholique. Contactée ce week-end par l'ATS, la maison généralice de la FSSPX, basée à Menzingen (ZG), a refusé toute prise de position officielle sur ces discussions. ATS