24 décembre 2009

[Abbé Roch Perrel, ibp] Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du Séminaire (Noël 2009)

SOURCE - Abbé Roch Perrel, ibp - Le Bon Pasteur de Courtalain - décembre 2009

Chers amis et bienfaiteurs,

Une étape décisive


Pour sa quatrième année d'existence, le séminaire Saint-Vincent-de-Paul est entré dans une étape décisive, puisque nous inaugurons cette année le cycle de théologie. Nous offrons donc maintenant à tous nos séminaristes une formation théologique traditionnelle, complète et cohérente, à Courtalain.

Le séminaire propose ainsi aux futurs prêtres de l’Institut du Bon Pasteur un cadre idéal pour être formés selon les exigences de notre spécificité doctrinale, liturgique et spirituelle, tout au long des six années que dure leur progression vers le sacerdoce. C’est là un travail de fond, un ouvrage de longue haleine, qui se déroule dans le silence et la retraite : ces conditions sont nécessaires au sérieux des études, au développement d’une spiritualité équilibrée et au détachement du monde que réclame la vie sacerdotale.

Si les séminaristes sont ainsi « mis à part », le temps de leur formation, tout est néanmoins organisé pour que le séminaire reste pour eux un lieu d’échanges, de rencontres et d’enrichissement : le prêtre doit connaître, avec lucidité et réalisme, le monde dans lequel il est appelé à prêcher Jésus-Christ.

C’est en ce sens que nous faisons tout pour que le séminaire de Courtalain soit à la fois un lieu d’accueil et un foyer de rayonnement spirituel et intellectuel

Un foyer de rayonnement spirituel et intellectuel


D’une part en effet tous les professeurs qui résident à Courtalain poursuivent, parallèlement à leur enseignement, une formation supérieure (licence canonique ou doctorat) au sein de facultés catholiques, à Rome, Paris ou Toulouse.

M. l’abbé Emmanuel de Ducla a d’ailleurs brillement obtenu, le 30 novembre dernier, sa licence canonique en théologie auprès de l’Institut catholique de Toulouse, en soutenant son mémoire sur La connaissance de Dieu selon s. Hilaire de Poitiers. Qu’il reçoive ici toutes nos félicitations !

Ces études permettent aux professeurs de dispenser aux séminaristes un enseignement de haut niveau, à la fois traditionnel et actuel, orienté vers la résolution des problématiques modernes et la réponse aux questions d’aujourd’hui. C’est la condition nécessaire pour former, comme nous l’entendons, des prêtres à l’esprit ouvert, qui ne se laisseront pas déstabiliser face aux arguments de nos contemporains.

De plus, tous les prêtres exercent aussi un apostolat extérieur, au moins occasionnel : la messe dans l’église paroissiale de Courtalain, la messe dominicale à Manou (qui nous a été confiée depuis un an maintenant par Mgr Pansard), les divers remplacements de confrères à travers la France, ou bien encore la participation à divers congrès nationaux ou internationaux : ce sont là de belles occasions de diffuser auprès du plus grand nombre les richesses de la liturgie et de l’enseignement traditionnel de la foi, selon le charisme propre du Bon Pasteur.

Les séminaristes sont d’ailleurs, dans cette optique, initiés progressivement aux exigences de l’apostolat, auprès de prêtres expérimentés, durant leurs périodes de vacances.

Un lieu d’échanges et de ressourcement sacerdotal


Nous voulons faire du séminaire, d’autre part, un lieu d’accueil et de rencontres, non seulement pour les visiteurs désireux de trouver dans la vie régulière du séminaire une ressource spirituelle et un soutien fraternel, mais aussi dans le but de fournir aux séminaristes un enrichissement personnel, fondé sur la diversité des expériences et sur les témoignages de leurs aînés.

Déjà, nous recevons régulièrement les prêtres et les professeurs laïcs qui viennent assurer leurs cours par sessions ; nous sommes aussi très heureux d’accueillir les confrères d’autres communautés, qui veulent profiter de l'atmosphère reposante du séminaire, ou qui viennent tout simplement pour une visite de courtoisie, le temps d'un repas ou d'une après-midi ; enfin, nous avons mis en œuvre cette année un cycle de conférences, où chaque mois un professionnel ou spécialiste d’une question particulière est invité à exposer devant les séminaristes un sujet d’actualité, qui n’entre pas directement dans le programme classique des cours : actualité religieuse, médecine, économie, musique, géopolitique, problèmes pastoraux… ces conférences sont chaque fois suivies d'échanges libres et fructueux avec l'intervenant, qui permettent à nos séminaristes de ne pas se limiter à une connaissance « livresque » trop simpliste des réalités modernes.

Après les fondations, l’édification


Nous poursuivons donc, comme vous le constatez, l’édification d’une maison de formation qui relève un à un les défis doctrinaux et matériels de tous genres, dans la continuité de nos prédécesseurs.

Après les temps héroïques de la fondation, nous consolidons maintenant une entreprise qui est appelée à durer et à se développer : si les directeurs ont changé, tous ont veillé à conserver l’esprit de simplicité et de responsabilité qui était à l'origine de cette maison, et qui en fait son charme propre.

Il a fallu à mes prédécesseurs et aux amis des premiers jours beaucoup de foi pour croire à la réussite de la fondation d'un séminaire traditionnel en France, en ces temps difficiles. Les fondations sont maintenant établies, et la stabilité assurée ; il reste désormais à construire, fidèlement, pour former les générations des prêtres de demain.

C'est ce pari que nous devons relever aujourd’hui, grâce à votre soutien, pour qu'avec la grâce de Dieu l'Institut du Bon Pasteur puisse offrir à l'Église les prêtres dont elle a tant besoin.

Le recteur,
M. l’abbé Roch Perrel